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La légende du pin solitaire et le Mena’Sen

Le Mena’sen, là où la légende prend vie

La légende du pin solitaire remonte à aussi loin qu’à la fin du 17e siècle. D’origine abénakise, elle raconte l’affrontement entre des Abénakis et des Iroquois pour l’accès au territoire situé àproximité du confluent des rivières que l’on nomme aujourd’hui Saint-François et Magog. Selon ce récit oral, dont l’origine demeure mystérieuse, le duel entre les meilleurs guerriers des deux nations se serait soldé par la victoire des Abénakis.

La légende du pin solitaire (Menakoa) n’est pas le seul récit à prendre vie sur la petite île rocheuse (Mena’sen) située au centre de la rivière Saint-François. Au fil du temps, plusieurs histoires ayant pour théâtre le Mena’sen se mêlent et s’entrecroisent. Le roman Mena’sen publié en 1922 par Oscar Massé et qui connaît un certain succès, en est un exemple. On y découvre l’histoire de Robert Garder et d’Aline Morton, un couple chassé par des Abénakis vers 1704, et dont la fin culmine par la mort de la jeune fiancée, sur l’île rocheuse. Le fiancé dévasté y plante un pin en mémoire de son amour.

S’il est ardu de séparer les faits historiques des récits, l’existence physique d’une île rocheuse non loin du confluent, ainsi que la présence persistante d’un pin solitaire sur ladite île, sont, elles, documentées. Frappé par la foudre en 1913, le fameux conifère, que l’on soupçonne d’avoir plus de 200 ans, disparaît alors du paysage sherbrookois.

Entre oralité, production littéraire et éléments historiques, la légende du pin solitaire fait partie des éléments du patrimoine immatériel sherbrookois. Elle est notamment mise en valeur dans l’exposition permanente du Mhist, Mémoires sherbrookoises, où elle est replacée dans la tradition orale. Elle est également le sujet principal d’une murale réalisée en 2010 par l’organisme M.U.R.I.R.S. située sur le mur du comptoir familial, rue Bowen.

La capsule qui suit est une mise en images de la légende réalisée en tout respect et créativité par l’artiste Sans cravate; la traduction et la narration en langue abénakise sont l’œuvre de Philippe Charland.