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Le patrimoine immatériel sherbrookois

Longtemps assimilés et réduits aux folklores, les savoir-faire du patrimoine immatériel acquièrent officiellement leurs lettres de noblesse en 2003. À ce moment, après des décennies d’études, de réflexion et de débats sur la classification et la valeur des savoir-faire, des connaissances et d’autres éléments intangibles, l’UNESCO propose une définition du patrimoine immatériel qui place celui-ci, à juste titre, sur le même pied d’égalité que les autres types de patrimoines.

Au-delà de cette reconnaissance, il appartient aux différents paliers gouvernementaux (pays, provinces, régions, villes et villages) de reconnaître et d’assurer une mise en valeur des éléments que leurs communautés considèrent significatifs. À titre d’exemples, l’acuponcture (Chine), le Flamenco (Espagne), les Géants et dragons processionnels (Belgique et France), ainsi que le Nisma, une tradition culinaire (Malawi) sont inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Au Québec, c’est en 2012, lors de la publication de la Loi sur le patrimoine culturel du ministère de la Culture et des Communications, que s’ouvre la porte à la reconnaissance des différents savoir-faire distinctifs et significatifs propres à l’histoire et à la culture québécoise. Le répertoire du patrimoine culturel du Québec met notamment en valeur le fléché, la fabrication du Tikinagan (porte-bébé autochtone) et la pratique du canot à glace à Montmagny.

Dans la foulée, les bases de l’inventaire et de la reconnaissance des patrimoines sherbrookois (immobilier, mobilier et immatériel) sont établies. En effet, la Ville adopte en 2013 sa Politique du patrimoine culturel. Trois ans plus tard, l’ethnologue Marie-Blanche Fourcade remet un premier inventaire du patrimoine immatériel sherbrookois qui compte 14 éléments, regroupés en six catégories. Par définition, le patrimoine immatériel englobe un ensemble de connaissances et de savoir-faire transmis grâce aux porteurs de traditions et sont continuellement actualisés. La pratique et la mise en valeur des différents éléments identifiés assurent la pérennité de ceux-ci, mais contribuent aussi au sentiment d’identité et de continuité d’un groupe ou d’une communauté. De ce fait, les éléments du patrimoine immatériel se transforment au contact de ceux et celles qui les pratiquent, s’ancrent dans le présent et invitent aux dialogues intergénérationnel et interculturel.

De la légende de Mena Sen à la tradition du thé à l’anglaise, en passant par les multiples pratiques concernant l’accordéon (Yves Hélie), la fabrication d’instruments de musique (André Simoneau/Musiquetterie), les arts du textile (cercle de fermières Rock Forest) ou la pratique du curling (club de curling de Sherbrooke), les savoir-faire et les connaissances issus du patrimoine immatériel sherbrookois sont variés et bien vivants. Ils reflètent la spécificité des traditions et des rituels qui contribuent à la construction de l’identité locale, tout en témoignant des réalités sociohistoriques passées et actuelles.

C’est avec enthousiasme et fierté que l’équipe du Mhist-Musée d’histoire de Sherbrooke travaille, depuis 2017, à mettre en valeur le patrimoine immatériel sherbrookois, aidé par le financement provenant d’une entente de développement culturel conclue entre la Ville de Sherbrooke et le MCCQ.