Chronique
Les pages féminines dans La Tribune
18 avril 2025

Les sujets abordés sont variés et nombreux. Embellissant le rôle traditionnel féminin, ces pages regorgent de conseils pratiques sur la gestion et l’entretien du foyer. Les recommandations concernent des recettes, l’entretien ménager ou encore la décoration… Par ailleurs, les astuces se retrouvent également dans le domaine de la mode qui occupe une place de choix. Les lectrices découvrent des ruses en ce qui concerne l’entretien des habits, le suivi des tendances et même la confection de tenues par l’accès à des patrons de couture. Présentée par Anne Adams, la section couture détaille des créations de vêtements telles que des robes, des gilets et même des éléments de décorations…

N’étant pas limitées aux conseils domestiques, les pages féminines se consacrent également à un aspect davantage social. Grâce à la plume de Juliette Graham, cette section livre des chroniques qui se veulent pertinentes pour son lectorat. De ce fait, la Chronique Sociale et le Petit Carnet disposent d’une place toute désignée. Ces espaces listent alors les évènements mondains et locaux de la communauté : mariages, fiançailles, naissances ou toute autre anecdote trépidante des environs sherbrookois ! Ainsi, en consultant la section du Carnet Mondain, les femmes trouvent donc un moyen de s’émanciper et de tisser un réseau de sociabilité féminin.

Les pages offrent aussi une fenêtre intéressante sur la culture, qu’elle soit littéraire ou artistique. On y retrouve des petits dialogues illustrés, des feuilletons ou encore des poèmes. À travers ces espaces, on y commente des concerts, des danses ou encore diverses œuvres littéraires qui marquent cette période.
Comprenant de multiples publicités, la vitrine féminine compose avec les enjeux induits par le conflit mondial. Les annonces abordent des thèmes comme la santé générale, ou celle propre aux femmes : remèdes pour les rhumes, médicaments pour soulager les douleurs périodiques, l’utilisation de pilules fortifiantes, etc. D’autres rubriques se consacrent aux tendances vestimentaires et beauté tout en promouvant les prix des boutiques locales. Sans oublier les publicités qui témoignent d’une vision traditionnelle à l’égard de la femme centrée sur la gestion du foyer et des enfants !

En ce temps de guerre, les pages féminines encouragent la contribution citoyenne par l’engagement sociétal et l’adaptation féminine. Elles préconisent des initiatives économiques en passant par des recettes moins coûteuses tout en demeurant nourrissantes. Le journal présente aussi des conseils pratiques autour de la conservation de nourriture et de recyclage. La composition et l’envoi de colis pour les soldats canadiens sont également mis de l’avant.
Les pages féminines de La Tribune pour la période 1939-1945 offrent un regard sur une (certaine) évolution progressive et active du rôle des femmes sherbrookoises. Ces écrits médiatiques démontrent qu’à l’époque, la réalité féminine est un mélange complexe de tradition et de modernité.
Photo 1 : En novembre 1952, Juliette Graham, située à la dernière rangée à droite, pose devant l’objectif à un évènement du Cercle Marguerite Bourgeoys de Sherbrooke. Cette dernière s’avère l’auteur de chroniques sociales majeures durant de nombreuses années pour le journal La Tribune. Fonds Cercle Marguerite Bourgeoys.
Photo 2 : Le 26 juillet 1945, on relate le contenu alimentaire d’un paquet à envoyer aux soldats canadiens. Le coupon se retrouve au sein des pages féminines de La Tribune. La Tribune, 26 juillet 1945, p. 5.
Photo 3 : En février 1945, plusieurs publicités de produits alimentaires se retrouvent dans les pages du quotidien local. Les femmes sont alors ciblées par les publicités véhiculant l’image et le rôle traditionnel de la mère au foyer. La Tribune, 27 février 1945, p. 5.
Photo 4 : En juillet 1945, ce patron proposant un projet de broderie est présenté dans La Tribune. Situé dans les pages féminines, ce dernier permet au lectorat de confectionner des vêtements et des décorations, selon les publications. La Tribune, 26 juillet 1945, p. 5.