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Trésors préservés, histoire révélée : Fonds du Cercle Codère
9 septembre 2024
Dans la première moitié du 20e siècle, la scène littéraire et philosophique sherbrookoise est caractérisée, entre autres, par la création de nombreux cercles d’études influencés et directement liés à ceux qui existent déjà dans les grands centres urbains. Le Cercle Codère, créé en 1942 à Sherbrooke, ne fait pas exception. Ce cercle d’étude est affilié à la Société d’étude et de conférences de Montréal, lui-même redevable de la Faculté de philosophie de Montréal. La fondatrice du regroupement sherbrookois est Mme Annette Desnoyers, épouse de Louis-François Codère. Très engagée culturellement auprès de la communauté féminine de la région, elle contribue également, près de 30 ans plus tôt, à la création du Cercle Marguerite Bourgeoys en 1914 et à la Fédération des Canadiennes Françaises Catholiques de Sherbrooke en 1922.
Les membres, toutes femmes, se réunissent chaque mois et échangent sur des sujets sociaux, critiquent différents ouvrages ou font le récit de leurs récents voyages. Les rencontrent ont lieu à la résidence et sous la présidence d’une membre du cercle. Parfois, ces dernières reçoivent des conférenciers qui les aiguillent sur des enjeux d’actualité et internationaux. La Société d’étude et de conférences de Montréal organise chaque année des conférences, auxquelles ses membres affiliées assistent, ainsi qu’un concours littéraire auquel elles participent.
Très populaires, ces cercles se multiplient, car d’après la Constitution de la Société d’étude et de conférences, ils ne peuvent avoir plus de vingt membres chacun. C’est pourquoi, au fil des ans, naissent d’autres cercles qui partagent la même mission et qui portent généralement le nom de leur première présidente. C’est ainsi que se forment les cercles Després, Patenaude et Renaud. Ces cercles, indépendants les uns des autres, se rencontrent régulièrement et échangent entre eux au cours lors de réunions intercercles et d’événements spéciaux.
L’intérêt suscité par ces cercles féminins diminue avec le temps et ces derniers deviennent davantage des lieux de rencontres sociales. En 1993, le Cercle Codère rompt définitivement ses liens d’affiliation à la Société d’étude et de conférences de Montréal.
Le fonds est cédé, au cours des années 1990, en trois versements successivement effectués par Lucienne Lainé, Élianne Bourgeault et Micheline Hébert. Il est composé de 16,5 cm de documents textuels qui retracent l’histoire du Cercle Codère de sa fondation jusqu’à sa dissolution. Il est possible d’y consulter des documents constitutifs de la société, ses procès-verbaux, des textes de conférences prononcées par Lucienne Lainé, présidente du cercle au cours des années 1970-1990, un recueil de poésie retranscrite par cette dernière et de courtes biographies de membres.
La richesse du fonds constituant le fonds témoigne d’un mouvement culturel important qui émerge au cours des années 1940. La richesse des documents contenus dans le fonds ainsi que leur teneur permettent de bien comprendre le fonctionnement des cercles philosophiques et littéraires de même que les thématiques qui les animent au fil de leur existence.
Même si la pertinence du groupe s’estompe au cours des ans, son importance demeure tout comme celle des autres cercles affiliés. Ces derniers offrent à de nombreuses femmes de l’époque un lieu d’échanges et de discussions où elles peuvent s’exprimer librement sur des sujets et des enjeux culturels et publics. Avec son demi-siècle d’existence, le Cercle Codère aura très certainement contribué à l’essor, sinon à la connaissance, de plusieurs aspects de la vie culturelle et sociale de l’époque.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur les cercles philosophiques et littéraires sherbrookois, n’hésitez pas à venir nous voir. Nous serons ravis de vous assister dans vos recherches.