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Chronique

L’origine de la guignolée

7 Décembre 2023

Mettons tout de suite une chose au clair, la Guignolée n’a rien à voir ni avec le gui ni avec guignol.

La coutume de la Guignolée remonte à très loin. On en trouve d’abord la trace, il y a plusieurs centaines d’années, dans les fêtes chantées qui marquent le début du solstice d’hiver. En Espagne, à l’occasion de ces festivités hivernales à une époque où Noël n’existe pas vraiment, on voit apparaître certains personnages désignés comme les « quêteurs d’étrennes » (Los Aguilanderos). La coutume va se perpétuer et passer dans plusieurs pays. Le mot espagnol va se transformer, puis en français, il va devenir guillonée ou guiannée ou encore ignolée.

Au Bas-Canada, la Guignolée, pour les Canadiens-Français, est un cortège de joyeux lurons qui parcourent les campagnes pour récolter, à la veille du jour de l’an… de l’échine du porc! Plus tard, la Guignolée est une quête chantée qui consiste à aller de maisons en maisons, en faisant tout un tintamarre. Là, sur le seuil de la maison, quand la porte s’ouvre, un bon chanteur entonne dans la bonne humeur la chanson de la Guignolée. La rengaine est connue (à l’époque!), elle fait partie de tout un rituel de grandes cérémonies fait pour rire. Il est coutume d’écouter toute la chanson avant de faire entrer le cortège dans la maison. C’est autour de la table qu’on recueille les dons pour les démunis; l’assemblée en profite ensuite pour se « rincer le dalot! »

Au cours des décennies, la Guignolée a connu plusieurs transformations sur la forme et sur les porteurs de cette tradition caritative (Raquetteurs, Chevaliers de Colomb, etc.), mais l’esprit d’entraide et de partage demeure.

 

Source principale:

Postic, Fañch. « Les avatars d’une quête chantée : de l’eginane à la guignolée », Port Acadie, nos 13-14-15, printemps-automne 2008, p. 421–446, https://doi.org/10.7202/038446ar.

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