MHIST

Suivez-nous

Inscrivez-vous à notre infolettre

Chronique

170 ans au service de la population

13 Décembre 2022

170 ans aujourd’hui, le maire George Frederick Bowen, adopte le règlement, by-law, no 3 et crée une première brigade du feu en décembre 1852[1]. À l’époque, les incendies sont malheureusement trop fréquents et Sherbrooke vient récemment de connaître un important drame le 6 juillet 1852, alors que le feu qui se déclare dans l’usine de papier de M. William Brooks, se répand à plusieurs édifices des rues Commercial (Dufferin) et Water (des Abénaquis). L’absence de véhicule à incendie et d’une brigade, organisée pour combattre le feu, contribue à l’ampleur du désastre[2] qui se propage rapidement puisque la majorité des constructions sont en bois.

La première brigade, constituée de pompiers volontaires, est nommée la Sherbrooke Fire Brigade. Tous résidents sherbrookois, âgés entre 18 ans et 45 ans, peut postuler pour en faire partie et s’assurer de la sécurité de la communauté[3]. Composée d’un chef, de son assistant et de plusieurs unités, appelées alors les Fire Companies, la brigade compte également sur l’implication citoyenne. Loin d’être aussi bien organisée qu’aujourd’hui, le règlement municipal exige et compte sur chacun des propriétaires de la ville, pour détenir deux échelles et deux seaux de trois gallons afin de faciliter leur travail.

En 1882, afin d’en améliorer l’efficacité[4], le maire James Wigget annonce la fusion de plusieurs services municipaux. Les départements de la Police, du Feu, de l’Éclairage, de l’Hygiène et le Comité des pauvres deviennent donc le Département de la Police et du Feu. Les membres de la Sherbrooke Fire Brigade deviennent alors des policiers-pompiers et doivent effectuer des tâches très variées, en plus d’assurer la protection contre les incendies dans la ville. Les hommes devront, entre autres, patrouiller le territoire à pied, assurer la surveillance des commerces, collecter diverses taxes municipales, effectuer des arrestations, allumer et éteindre les fanaux à huile qui éclairent le centre-ville et distribuer du bois de chauffage aux personnes dans le besoin.

Bien que tous les membres du nouveau Département de la Police et du Feu portent le titre de policier-pompier, certains préfèrent effectuer les tâches des pompiers et d’autres, les tâches des policiers. Cependant, en cas d’incendie, tous doivent se mobiliser[5]. C’est au cours de cette période que des formations débutent pour augmenter l’efficacité. Les hommes reçoivent un entraînement de tir au fusil, de culture physique, de natation et de premiers soins[6]. À, compter de 1940, les policiers-pompiers passent des examens afin de s’assurer de leur compétence. Ces examens portent sur les lois criminelles, les lois provinciales, les règlements municipaux, les premiers soins et les devoirs généraux des policiers-pompiers[7].

En décembre 1944, le conseil municipal sépare les services de police et d’incendies. Les hommes du département doivent donc choisir dans quel domaine ils désirent poursuivre leur carrière. Une trentaine d’entre eux choisissent le Service des incendies. Un travail qui n’est pas simple, puisque durant cette période la semaine de travail moyenne représente environ 72 heures.

Le Service de protection contre les incendies

En 1967, le Service des incendies devient le Service de protection contre les incendies. Les brigades augmentent en nombre selon l’évolution de la ville et les services offerts à la population également. En 1973, le service de Secours aux sinistrés est mis sur pieds afin de venir en aide aux victimes d’incendies de la région. Grâce à des ententes avec des commerçants locaux, les victimes sont désormais logées, nourries et vêtues en plus de recevoir de l’aide-bénévole pour les travaux nécessaires à la réparation ou à la reconstruction de leur habitation.

En 1988, le service de lutte contre les incendies de Sherbrooke se régionalise. En effet, grâce à des contrats de service, les pompiers sherbrookois couvriront aussi Fleurimont, la région urbaine de la municipalité d’Ascot, Rock Forest (1989) et Saint-Élie-d’Orford (1990). La ville se munit d’ailleurs de quatre nouvelles casernes afin de bien desservir la population[8].

Aujourd’hui, le service qui débuta avec des bénévoles dévoués, couvre un territoire d’une superficie de 366,16 Km2 et protège plus de 170 000 citoyennes et citoyens. Grâce à plusieurs formations au cours des décennies et à la spécialisation du métier, les pompiers procèdent à des sauvetages nautiques, des interventions en présence de matières dangereuses, des sauvetages en milieu élevé, en espace clos et en milieu isolé, en plus d’assurer la prévention et la protection contre les incendies de la population au quotidien[9].

 

[1] Gaston Albert, Les pompiers de Sherbrooke, à votre service depuis 1852, Sherbrooke, Éditions G.G.C., 2001, p. 2.

[2] Montreal Herald and Daily Commercial Gazette, « Great Fire in Sherbrooke », 9 juillet 1852, p. 2.

[3] Albert, p. 3.

[4] Gordon McAuley et Laurent Blais, La police de Sherbrooke : 125 ans d’histoire, Sherbrooke, Éditions G.G.C., 1998, p. 18.

[5] Albert, p. 29.

[6] Albert, p. 59-60.

[7] La Tribune, « 47 agents réussissent aux examens », 31 janvier 1940, p. 11.

[8] Albert, p. 107-109.

[9] Ville de Sherbrooke, « Service de protection contre les incendies (spcis) », Structure organisationnelle, [Structure organisationnelle | Ville de Sherbrooke].

Découvrez nos autres articles

    Les pages féminines dans La Tribune

    Lors de la Seconde Guerre mondiale, la région sherbrookoise vit au rythme d’un climat tout particulièrement assombri. Le journal La Tribune couvre l’actualité de la population locale, notamment des femmes. Quotidiennement, le journal consacre une page complète à ce public féminin. Dans cet espace, la presse sherbrookoise propose un contenu à la fois divertissant et informatif. Les passages illustrent les préoccupations féminines, les valeurs et le quotidien de l’époque.

    En savoir plus

    Nouvelle acquisition – Fonds Lucie De La Fontaine

    Il y a du nouveau au Mhist! C’est le moment de se secouer le bassin et de se laisser entraîner par le son de la musique orientale, car le Mhist vient de faire l’acquisition d’un tout nouveau fonds : celui de Lucie De La Fontaine, pionnière dans l’enseignement du baladi dans la région.

    En savoir plus

    Les conseillères Godbout, Lefèvre et Robichaud lancent le projet – Des histoires à partager

    C’est à l’occasion de la fête des bénévoles des districts de Rock Forest, de Saint-Élie et de Lac-Magog que les conseillères municipales, Annie Godbout, Christelle Lefèvre et Nancy Robichaud, ont dévoilées un projet sur lequel elles travaillent depuis plusieurs mois. Il s’agit de six capsules historiques permettant aux citoyennes et aux citoyens qu’elles représentent d’en apprendre davantage sur le patrimoine et l’histoire de leur secteur. Ces capsules ont été développées par le Musée d’histoire de Sherbrooke (MHIST) et réalisées grâce au fonds dédié de l’arrondissement.

    En savoir plus