MHIST

Suivez-nous

Inscrivez-vous à notre infolettre

Chronique

Entre rareté astronomique et curiosité populaire

8 avril 2024

Si le Québec a connu plusieurs éclipses partielles au courant des dernières décennies, les éclipses totales sont plus rarissimes. A Sherbrooke le phénomène est inédit depuis 1932 ! Déjà, dans les colonnes de La Tribune, le rendez-vous était déjà pris pour le XXIe siècle : « Il n’y en aura pas de nouvelle dans cette région avant l’an 2024 ». À l’époque, on est très peu soucieux des conséquences de cette éclipse, qui « pourra être observée à loisir », bien qu’il « crée une curieuse impression sur les animaux qui sont pris de frayeur » !

En 1932, on précise également que « le phénomène ne présente aucun danger » si l’on se protège la vue avec un fragment de verre fumé ou de pellicule photographique… Des conseils qu’il serait prudent d’actualiser à la lumière de connaissances plus récentes !

La Tribune, 24 février 1979

La dernière éclipse totale visible au Québec remonte à 1972. Du côté canadien, c’est à Winnipeg qu’il fallait se trouver, en 1979, pour assister au spectacle d’une éclipse totale laquelle durera 172 secondes. On pouvait tout de même apercevoir en partie celle-ci au sud du Québec. À Sherbrooke… difficile à dire, car la météo est à la neige, ce jour-là.

À cette occasion, Jacques Darche, « photographe, artiste, curieux professionnel » et figure publique bien connue à Sherbrooke, dispense ses conseils d’observation dans La Tribune du 24 février 1979.

« Le plus important, c’est de prendre les choses quand elles passent : c’est d’en profiter », confie-t-il au journal, plein de sagesse.

En prenant les précautions nécessaires, il décrit un instrument d’observation à destination du grand public : il faut se munir d’un miroir recouvert de papier sur lequel on perce quelques trous, afin que l’image du soleil soit projetée sur les murs. Les projections peuvent ensuite être tracées, à partir du mur, sur une feuille de papier. Un instrument rudimentaire mais plein d’ingéniosité !

En plus de l’éclipse, La Tribune capture un autre alignement spectaculaire : celui d’un évènement astronomique rare et celui d’une leçon de bricolage empreinte de beaucoup de sagesse, de malice et d’humilité.

« L’important », conclut Jacques Darche, « ce n’est pas de savoir un tas de choses, mais de connaître les noms de ceux qui sont des spécialistes et d’être assez humble pour les questionner et les consulter ; on en apprend plus ainsi que de n’importe laquelle autre manière ». Jacques Darche », curieux insatiable », a été initié à l’astronomie avec l’aide d’un bon ami féru de sciences naturelles et d’astronomie, l’abbé Roméo Laurencelle.

Rendez-vous en 2106 pour la prochaine éclipse totale !

Découvrez nos autres articles

    À la une : ennuis du dimanche, rongeur pyromane et chou d’épousailles

    Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’on pouvait retrouver dans les quotidiens d’il y a 100 ans? Eh bien, pour cette troisième semaine du mois de juin 2025, nous avons la réponse à cette pertinente interrogation! En furetant dans les pages du journal sherbrookois La Tribune, nous avons trouvé diverses actualités et faits divers parus durant la semaine du 15 juin 1925.

    En savoir plus

    Place au Pin Solitaire au Musée d’histoire de Sherbrooke

    L’exposition Pin Solitaire, de l’artiste-commissaire Josianne Bolduc, prend place pour un mois au Musée d’histoire de Sherbrooke, à temps pour le Mois national de l’histoire autochtone.

    En savoir plus

    Le Bureau de poste a 140 ans (mai 1885)

    Au printemps 2025, l’édifice qui abrite en son sein le Musée d’histoire de Sherbrooke fête son 140e anniversaire ! Pour l’occasion, replongeons-nous dans le passé le temps d’un détour par cet ancien « Hôtel des Postes » qui trône fièrement sur la rue Dufferin.

    En savoir plus