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Chronique

La Ligue de la Jeunesse Féminine de Sherbrooke : entre charité et fraternité

13 mars 2025

Fondée le 2 février 1931, la Ligue de la Jeunesse Féminine de Sherbrooke s’inscrit dans un mouvement d’action sociale chrétienne souhaitant mobiliser activement les jeunes filles catholiques alors que les besoins d’assistance socio-économiques sont grandissants. De ce fait l’organisation s’octroie le mandat de développer les attitudes bienfaisantes féminines par l’engagement communautaire et la charité. Inspirée de la Ligue de Montréal, la branche sherbrookoise se développe sous la direction de Mariette Cabana.

Très vite, l’association se retrouve avec du pain sur la planche ! Divisée en plusieurs comités, la Ligue fonctionne efficacement et évolue au cours des années. Les bénévoles se mobilisent en moyenne trois heures par semaine dans des organismes de charités locaux tout en y contribuant financièrement. Les initiatives sont variées que ce soit par les dispensaires médicaux, la confection de vêtements ou encore la distribution de volumes pour les enfants malades. Ainsi, les femmes participantes apprennent la solidarité en même temps que la responsabilité sociale.

Au cours des années 1950 la Ligue brille par son engagement actif et sa notoriété est grandissante. Les centaines de membres, la plupart des jeunes femmes, s’illustrent au sein de diverses activités : l’organisation d’une garden-party, les visites auprès d’aveugles et de familles précaires ou encore la participation à des soirées caritatives. Les initiatives allient fraternité et entraide, ce qui plait aux jeunes bénévoles.

L’année 1948 marque le début du projet le plus remarquable de la ligue de Sherbrooke : l’œuvre des Petits Souliers, dont l’objectif est de fournir des chaussures aux enfants défavorisés. Afin de financer le projet, la Ligue récolte des fonds grâce au gala des Petits Souliers. Entre 1953 et 1965, l’évènement annuel constitue également un moment incontournable pour les jeunes filles débutant dans la vie mondaine tout en illustrant leur bonté envers les plus démunis. À l’aide de ce financement, l’association et ses bénévoles distribuent des chaussures mais aussi des vêtements aux familles en situation précaires.

À partir des années 1960, la Ligue évolue dans un contexte social en pleine mutation. En effet, le paysage du bénévolat se transforme par la venue du féminisme et de nouveaux rôles féminins. L’organisation se renouvelle par la création de nouveaux comités venant en aide aux milieux hospitaliers. Par ailleurs, l’association féminine diversifie ses sources de financement par la vente de chocolats, des marches de collecte de fonds et des défilés de mode en collaboration avec des boutiques locales. S’engageant dans l’éducation des femmes, la Ligue propose également des visites et des conférences variées. Des spécialistes du droit des femmes, des gynécologues ou encore des conseillères téléphoniques viennent partager leurs connaissances auprès des bénévoles.

Toutefois, la Ligue manque graduellement d’effectifs. En effet, les femmes bénévoles se voient confronter à d’autres réalités professionnelles ainsi que familiales. Ainsi, leur engagement au sein des associations réduit considérablement. En 1974, marquant la fin d’une époque, la Ligue est officiellement dissoute après plus de 40 ans d’activités.

La Ligue de la Jeunesse Féminine de Sherbrooke a su marquer les milieux sociaux sherbrookois en formant notamment des jeunes femmes impliquées au sein de la communauté, mais aussi dans l’action caritative de leur région.

Photo 1 : Le 14 août 1937, plusieurs jeunes filles de la Ligue de la Jeunesse Féminine de Sherbrooke participent à un garden-party pour le (faux) centenaire de Sherbrooke. L’événement a lieu à Howardeene.
Fonds Marie-Jeanne Daigneau. Musée d’histoire de Sherbrooke.

Photo 2 : En avril 1954, le gala des Petits Souliers invite l’orchestre Camille Garant and his commanders à se produire au manège militaire de la rue Belvédère Sud où a lieu l’événement.
Fonds Normand Gaumond. Musée d’histoire de Sherbrooke.

Photo 3 : Le 1er juin 1973, la branche sherbrookoise participe à un congrès de l’Association de la Jeunesse féminine à Montréal. La Ligue démontre ainsi sa grande contribution pour la région sherbrookoise.
Archives. Fonds de la Ligue jeunesse féminine de Sherbrooke. Musée d’histoire de Sherbrooke.

Photo 4 : Lors du 2 février 1957, la Ligue annonce l’organisation d’un « Buffet de la St-Valentin » qui se tiendra le 16 février. Les fonds récoltés serviront au financement des œuvres de charité.
La Tribune, 2 février 1957, p. 6.

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