Chronique
Petite histoire de l’hôtel Wellington
11 février 2020
L’hôtel Wellington a longtemps été le lieu de convergence de la rue Wellington Sud. Autrefois le lieu par excellence pour tenir des cérémonies, des fêtes et des réunions d’affaires, l’hôtel n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même, presque le souvenir d’une époque révolue.
Lorsque le New Wellington ouvre ses portes en 1928, les journaux le présentent à l’époque comme l’hôtel le plus moderne de la ville. Son propriétaire, J.O. Gagné, est un homme d’affaires qui a l’expérience du domaine : il possède également un autre hôtel, le New Windsor. Sa nouvelle acquisition a pignon sur rue au cœur du centre-ville, à deux pas de la gare. L’hôtel restera dans la famille pendant 25 ans avant d’être acheté par Eddie Blouin dans les années 1950, qui y fait alors d’importants réaménagements, pour rester au goût du jour.
Les soirs de fin de semaine, et parfois en semaine aussi, le Flamingo, célèbre bar de l’hôtel, accueille jeunes et moins jeunes qui viennent danser sur les rythmes endiablés des années 1950 et 1960. À la suite d’un incendie déplorable, Roger Bourgault, devenu propriétaire, consacre toute son énergie à la rénovation de l’édifice pour lui redonner son lustre d’antan. Les travaux s’échelonnent sur presque 12 ans et font passer l’hôtel du plus moderne au plus luxueux. Cependant, cette époque de gloire ne durera que peu de temps, puisqu’en 1971, un jeune pyromane met le feu à une chambre du dernier plancher. Malheureusement, l’eau utilisée pour éteindre le brasier endommage les chambres de tous les étages jusqu’au sous-sol, laissant l’hôtel dans un piteux état.
À compter des années 1980, malgré les efforts de certains propriétaires, l’hôtel ne retrouvera jamais le lustre des premiers temps et les belles années sont de plus en plus chose du passé. La propriété passe de mains en mains sans jamais renaître véritablement de ses cendres. Après 92 ans, l’édifice qui a vu célébrer des mariages, des congrès et même la visite de Louis Armstrong est détruit. Il reste toutefois un symbole fort du centre-ville, gravé dans la mémoire de nombreux Sherbrookois.