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Trésors préservés, histoire révélée : Fonds Sherbrooke Library and Art Union
19 juillet 2024
La Sherbrooke Library and Art Union voit le jour en 1880, alors que Samuel Foote Morey, inspecteur pour l’Eastern Townships Bank, ouvre une salle de lecture dans un immeuble de l’actuelle rue Dufferin. Animée par un désir de sauvegarde et de protection des arts, la bourgeoisie sherbrookoise s’allie à lui dans la poursuite de cette mission. En 1881, c’est une vraie bibliothèque comptant plus de 1300 ouvrages qui trouve logis dans l’édifice. Le succès de l’association est tel qu’en 1886, appuyée par la nouvellement incorporée Sherbrooke Library and Art Association (également sous l’initiation de Samuel Foote Morey), elle fait construire un nouvel édifice entièrement dédié aux arts. Cet Art Building, également situé sur la rue Dufferin, loge un musée d’histoire naturelle, un musée d’art, une salle de lecture, une bibliothèque publique et une salle de spectacle.
La bibliothèque, contenant principalement des ouvrages de langue anglaise, compte tout de même une belle sélection d’ouvrages francophones qui y attire une grande partie de la population. La collection artistique de la Sherbrooke Library and Art Union compte déjà, en 1892, plus de 150 œuvres. Parmi les artistes exposés, J.A. Fraser, J.W. Morice, W.S. Hunter, Frederick S. Coburn ainsi que M. et Mlle Gill, tous artistes de la région, nés ou d’adoption. Entre 1916 et 1918, le Art Building se targue d’exposer des œuvres provenant de la collection de la Galerie nationale du Canada. La salle de spectacle, quant à elle, accueille des artistes et musiciens de renom tels que la cantatrice Lussier, le cornettiste Alessandro Liberati, et le saxophoniste Terlinden.
Afin de financer ses activités, l’association instaure un frais de 50,00$ qui permet d’obtenir le titre de membre honoraire. Cependant, au fil des ans, les campagnes de financement ne suffisent plus à subvenir aux besoins de l’association. Un déclin des fréquentations est notable, notamment dû à l’ouverture d’autres lieux culturels d’importance, tels que le Clement Theatre et le Monument national, qui font directement compétition aux activités proposées au Art Building. L’entretien de l’immeuble demande également des investissements onéreux que l’association ne peut débourser, si bien qu’en 1927, la Sherbrooke Library and Art Union n’a d’autres choix que de restituer les œuvres empruntées, de louer ou vendre celles qu’elle possède, notamment au Y.M.C.A. de la ville ou à des collectionneurs montréalais et ontariens, et de faire don de la collection d’artefacts d’histoire naturelle au Séminaire Saint-Charles-Borromée, qui possède déjà un musée dédié à cette thématique. L’immeuble est mis en vente et acheté par l’homme de droit, d’affaires et politicien, Jacob Nicol, qui y installe les nouveaux locaux du journal La Tribune, en avril 1928. La bibliothèque, quant à elle, déménage ses quelque 8000 ouvrages sur la rue Wellington Nord et poursuit ses activités jusqu’en 1973, date de sa fusion à la bibliothèque municipale.
La Sherbrooke Library and Art Union survit alors à la Sherbrooke Library and Art Association, mais est finalement officiellement dissoute en novembre 1987.
Les documents contenus dans le fonds, tous de nature textuelle, ont été abandonnés dans l’ancienne bibliothèque municipale, lors du déménagement de ses nouveaux locaux sur la rue Belvédère. Ils ont été acheminés par Mme Gisèle Langlois-Martel, alors présidente de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est.
Bien qu’ils soient quelque peu fragmentaires, l’intérêt pour les documents contenus dans le fonds est grand. Ils témoignent, à travers des rapports annuels, des livres de comptes, des listes de membres et des œuvres exposées dans les salles de l’édifice à la fin du 19e siècle, de l’importance de la Sherbrooke Library and Art Union dans la sauvegarde et la promotion de la culture auprès de la population sherbrookoise de l’époque. La Sherbrooke Library and Art Union a mis les bases, entre autres, pour ce que devient, près de 100 ans plus tard, la bibliothèque publique municipale. Sa recherche de diversité, que ce soit dans les œuvres acquises et exposées, dans les concerts et artistes présentés dans la salle de spectacle ainsi que dans le choix varié de volumes offerts aux populations anglophones et francophones, a permis, à de nombreux égards, de remplir la mission que l’association s’est donnée.
Si vous désirez en apprendre davantage sur la Sherbrooke Library and Art Union, n’hésitez pas à nous rendre visite. L’équipe du service d’archives se fera un plaisir de vous accueillir et de vous accompagner dans vos recherches!