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Chronique

150 ans d’histoire urbaine : Sherbrooke et ses hôtels

15 mai 2020

Durant près d’un siècle, la disposition géographique des hôtels est fortement liée à leur proximité avec les gares. À la fin du 19e siècle, il n’y a que le Magog House (1836-1978 env.), sur la Commercial Street (actuelle rue Dufferin), qui soit à plus d’un kilomètre de la gare de la rue du Dépôt. L’établissement offre d’ailleurs un service de diligence à ses clients pour pallier le désavantage géographique, et ce, jusqu’au début des années 1960. Le constat demeure le même des décennies plus tard. En effet, des 13 hôtels que compte Sherbrooke en 1920, 10 se situent dans un rayon de 550 mètres de la gare du centre-ville, alors que 2 – l’hôtel Union (env. 1905-1976) et le Royal Hotel (1910-1979) – sont installés aux abords de la gare de la rue Minto.

Le Magog House  

Ces hôtels accueillent surtout des voyageurs en transit, des hommes d’affaires, des touristes et des travailleurs ponctuels. Afin d’attirer autant des touristes que des gens du grand Sherbrooke, plusieurs établissements diversifient leur offre en dehors de la location de chambres. Notons la salle de réception du New Sherbrooke Hotel (1859-1972), qui est pendant des décennies un lieu de choix pour célébrer des noces et organiser des banquets,

 

 

 

 

ainsi que le Grand Central Hotel (env. 1881-1937), situé au coin des rues Wellington Nord et Meadow, qui se fait un point d’honneur d’offrir à sa clientèle une table gastronomique de grande qualité.

 

De son côté, l’hôtel Continental (1872-1943) met de l’avant sa taverne, qui devient un « beer garden » dans les années 1930, lequel serait le premier de la ville à accepter les femmes… Son restaurant est apprécié autant par les Sherbrookois que les touristes. Par ailleurs, certains établissements deviennent des repères politiques attitrés le temps de rencontres partisanes : le Magog House et l’hôtel Continental ont l’habitude d’accueillir des activités du parti conservateur alors que le Grand Central Hotel se fait l’hôte des libéraux.

L’histoire hôtelière sherbrookoise comporte une succession de changements de propriétaires et de noms pour un même lieu. Par exemple, durant environ 90 ans, le site en face de la gare de la rue du Dépôt aura un hôtel qui portera pas moins de 8 noms, dont le Railway Hotel, l’Hôtel des voyageurs et le New Windsor, lequel ferme en 1963. Par ailleurs, plusieurs établissements mettent un terme à leurs activités à la suite d’incendies majeurs : pensons notamment au Grand Central Hotel (1937), au Château Frontenac (1964) et au New Sherbrooke Hotel (1972). Cela dit, les changements dans les habitudes de voyages viennent aussi bouleverser ce champ économique. Avec le déplacement des zones économiques, la diminution, puis l’arrêt du transport ferroviaire de passagers ainsi que le développement du réseau autoroutier, l’attrait pour des hôtels situés au centre-ville diminue grandement à partir des années 1970. Dès lors, les établissements s’installent d’ailleurs davantage près des accès d’autoroutes.

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