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Chronique

150 ans d’histoire urbaine: Sherbrooke, ville industrielle

8 avril 2020

Le développement urbain d’une ville est profondément marqué par son déploiement industriel, et Sherbrooke n’est pas une exception en la matière. Même si dans les années 1830 à 1850, il y a plusieurs tentatives manufacturières à Sherbrooke, lesquelles sont menées à l’instigation de la BalCo (British American Land Compangy) et n’ont pas toujours les résultats escomptés, c’est vraiment avec l’inauguration de la Paton, en juillet 1867, que Sherbrooke entreprend réellement sa révolution industrielle.

Des débuts du hameau jusqu’au développement du réseau hydroélectrique, la gorge de la rivière Magog est un vecteur important du développement économique de Sherbrooke. Au fil des décennies, des dizaines d’usines à la longévité variable s’entassent le long de ses rives, pour ainsi profiter de l’énergie hydraulique produite par les barrages qui y sont construits (de 3 à 6, selon les périodes). La Paton (1867-1978), située au coin des rues Belvédère et King, la Silver Spring Brewery (1896-1927), établie sur l’actuelle rue des Abénaquis, ainsi que la Eastern Townships Corset Manufacturing Co. (1886), installée à même la rivière, en aval du barrage no4 (actuel barrage Abénaquis), sont du nombre.

 

 

 

 

 

À partir des années 1890, grâce à l’arrivée de l’électricité (centrale Frontenac, 1888), les usines n’ont plus à être à proximité de la source énergétique. Durant la période 1895-1910, elles abandonnent donc graduellement les rives de la gorge pour se rapprocher des gares, soit celle de la rue du Dépôt et celle de la rue Minto (à compter de 1909), et ainsi faciliter la distribution de leurs marchandises. À titre d’exemple, la Jenckes Machine quitte la gorge en 1891 pour la rue Lansdowne, tout comme la Canadian Rand Drill, en 1896. Celle-ci déménage ensuite dans le secteur de la rue Belvédère Sud (1896) et devient l’Ingersoll-Rand en 1912 : la compagnie de métallurgie sera durant des décennies l’un des plus importants employeurs de la ville. Elle ferme ses portes en 1994.

À contrario, certains propriétaires préfèrent s’installer dans l’ancienne zone industrielle à un moment où la majorité la quitte. C’est notamment le cas de la Panther Rubber Co., qui s’établit sur la rue Bank en 1913. Incorporée à l’American Biltrite dans les années 1950, elle est aujourd’hui la seule usine encore en fonction au centre-ville. Sur la rive opposée, Julius Kayser érige sa nouvelle usine – la première en béton armé à Sherbrooke – sur la rue Frontenac en 1918. L’usine, qui fabrique notamment des bas de soie, sera en activité à cet endroit jusqu’en 1988.

 

Le quartier Ouest bénéficie du déplacement de la zone industrielle, alors que plusieurs usines s’installent dans le giron de la gare du Canadien Pacifique. C’est notamment le cas de la Connecticut cotton Mills (1913), laquelle deviendra plus tard la Dominion Textile (1928), et de la Canadian Silk (1925), chemin Drummond (actuelle rue Galt Ouest). Cette dernière est d’ailleurs connue sous le nom de « Munster » – en référence à un directeur – par toute une génération de travailleuses.


Pour en apprendre davantage, consultez notre exposition virtuelle Tous à vos machines! et venez visiter nos expositions Mémoires sherbrookoises et 150 ans d’histoire urbaine dès la reprise des activités!

 

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